mardi 26 février 2008

VS- WEBZINE (fr) - 26/02/2008

11/20

L'actualité se bouscule pour MORAY FIRTH, du moins sur VS car à peine quelques jours après la kronik de "Inner Lands" voici que déboule celle du premier album du groupe, enregistré l'été dernier dans les studios Captasons de Lyon, masterisé en Suède en octobre dernier et donc fraîchement arrivé dans les bacs ou tout du moins chez les membres du groupe, l'album étant autoproduit, je ne sais trop ce qu'il en est de la distribution de ce skeud.

N'ayant pas eu le loisir d'écouter la démo, je ne saurais juger de la progression du groupe entre les deux enregistrements mais il faut cependant reconnaître que MORAY FIRTH est un groupe qui n'a pas choisi la facilité. Décider de jouer du thrash metal teinté de progressif et de death metal mélodique est un choix tout ce qu'il y a de plus ambitieux, reste à savoir si le groupe a les moyens de ses ambitions. Puisant ses influences autant du côté de METALLICA ou de IRON MAIDEN que de ICED EARTH voire même DREAM THEATER et S.U.P., le groupe nous a pondu neuf titres plutôt longs et assez alambiqués qui alternent rythmiques puissantes, parties plus épiques et passages mélodiques. Il est cependant dommage de constater que certaines de ces parties manquent d'originalité, s'enchaînent de façon assez maladroites ou encore sont carrément à côté de la plaque comme le début de "The Storm Room" où après quelques premières secondes intéressantes intervient une rythmique atroce qui gâche vraiment tout (pour tout dire, la première fois que j'ai entendu ce passage, je me suis demandé si le CD ne déconnait pas). Ce manque de cohésion est renforcé par une production pas vraiment fabuleuse, claire et limpide, laissant parfaitement entendre chaque instrument, même la basse mais manquant selon moi sincèrement de puissance. Les guitares manquent d'épaisseur, la batterie sonne un peu cheap et le chant, notamment les parties agressives ne sont pas totalement convaincantes.

C'est dommage car il y a malgré tout de très bonnes choses sur cet album. La plupart des morceaux comporte de très bons passages, des soli intéressants et notamment un chant très varié qui alterne bien des parties en chant clair à la Juhani Palomäki (YEARNING) ou Ludovic Loez (S.U.P.) avec des growls pas très profonds mais bien adaptés au style du groupe. Au final, la sauce ne prend donc que moyennement, le groupe n'ayant selon moi pas vraiment réussi à concrétiser toutes ses ambitions sur ce premier album. La marge de progression dans tous les domaines semble cependant assez importante et l'on peut raisonnablement placer de nombreux espoirs sur ce groupe dont on ne manquera sans doute pas d'entendre à nouveau parler dans le futur.

Par SHEB

VS WEBZINE

mercredi 20 février 2008

PAVILLON 666 (fr) - 20/02/08

9/10

Il y a des journées tellement riches en surprises et bons moments qu'on voudrait qu'elles ne s'arrêtent jamais. Il y a quelques semaines, par exemple, j'eu la bonne surprise de trouver le premier album des lyonnais de Moray firth dans ma petite boite aux lettres. A peine l'enveloppe capitonnée déchirée d'une mains tremblante que cette simple petite rondelle de plastique m'emmenait de surprises en surprises...

Première surprise, le packaging. Pour ce premier album auto produit, Moray firth a vraiment soigné sa présentation avec ce superbe digipack joliment illustré, la grande classe. Après avoir précautionneusement observé l'objet sous toutes les coutures, je me décidais à enfourner le CD dans ma platine. Et là, deuxième surprise immédiate, le son. La production est époustouflante de clarté et de précision. Chaque instrument trouve sa place et bénéficie d'un espace sonore réservé pour pleinement s'exprimer. Sur cet aspect, les Moray firth ont bien retenu la leçon d'Inner lands, leur démo, dont le son avait été unanimement critiqué. Ici, les guitares sont puissantes sans envahir le spectre, la basse assure en arrière plan de façon toujours nette, la batterie est bien claquante, surtout la caisse claire et le chant surmonte le tout en toute sobriété. Même si les parties les plus agressives aurait peut être mérité d'être plus massives et compactes, avec une prod comme celle ci, impossible de louper une miette de la musique...et grâce à ça, dernière surprise, une claque même.
Le death/thrash à la fois technique et mélodique de ces 9 titres est purement jouissif. Prenant sa source aussi bien chez les groupes death technique américains comme Death pour les structures relativement complexes et le jeu recherché , que chez les formations plus mélodiques suédoise pour le travail sur les harmonies de guitares et les ambiances, Moray firth intègre à leur façon d'autres éléments qui donnent une certaine originalité à leurs morceaux. On y décèle quelques incursions heavy metal (« Of vampires and men ») et des solos qui possèdent souvent un feeling néo classique (« Dusk trial »). Ne souhaitant pas marteler du début à la fin, les lyonnais aèrent leur musique à l'aide de fréquent passages clairs et d'arpèges légers. Le chant a lui aussi bénéficié d'un énorme travail. Beaucoup critiqué sur « Inner lands », il est cette fois ci réussi, alternant les registres avec fluidité (guttural, clair, murmuré, plus thrash par moment...). S'il est néanmoins vrai que certains titres perdent en efficacité ce qu'il gagnent en complexité et aurait sans doute mérités d'être un peu moins versatiles, l'album réussit tout de même à capter l'attention jusqu'au bout et à se renouveler de titres en titres tout en restant homogène.

Non, Moray firth ne m'as pas payé pour écrire cette chro, « A paradigm shift » est tout simplement excellent. Prenant, varié, carré, c'est à mon sens l'album français de ce début d'année à ne pas louper. On devrait vite entendre parler de ce jeune groupe prometteur, je leur souhaite en tout cas.

par OCEANCLOUD

PAVILLON 666

ZICAZIC (fr) - 26/01/2008

Et si c’était au travers de l’autoproduction que le death metal mélodique français pouvait trouver les moyens de s’en sortir et d’aller rivaliser avec les pointures internationales ? C’est ce qu’on est en droit de se dire à la découverte du premier opus de Moray Firth, un album étonnamment mature si l’on prend en compte le passé mouvementé du combo et le continuel jeu des chaises musicales qui a ponctué son existence, tout au moins dans sa période allant de sa création en 2001 jusqu’à sa prise en main à la fin de l’année 2006 par Lionel qui joue depuis le rôle de bon samaritain chargé de soigner aux petits oignons Joe Martinez (basse et chant), Steff Mely (guitares), Guillaume Millet (guitares) et Flo Guilhen (batterie), voire même d’aller placer quelques voix quand l’envie devient trop pressante … Arrivé quatrième à la finale régionale du Tremplin Emergenza en 2007, le combo lyonnais s’est donné les moyens d’enregistrer un album à la hauteur de son talent et c’est entre leur ville et la Suède que le bébé a développé ses bronches avant de pousser son premier cri en décembre dernier !


De Moray Firth, on retiendra forcément le caractère metal très affirmé mais c’est en surtout en variant les plaisirs et en multipliant les influences que le quatuor parvient à nous mettre un genou à terre, reprenant à son compte des relents venus tour à tour de Metallica, de Paradise Lost, d’Iron Maiden et de Dream Theater et parvenant à mettre le tout en adéquation pour en arriver à une rondelle mi-trash mi-progressive dont on devient très rapidement fan. Non content d’avoir le jeu précis et particulièrement enchanteur des meilleures formations du genre, Moray Firth a en prime un chanteur digne de ce nom et ne se prive pas de lui faire mettre la main à la pâte, recueillant de ses parties tantôt lyriques tantôt gutturale des teintes multiples mais surtout très complémentaires. La production soignée et l’ordonnancement ingénieux des morceaux en diverses étapes successives sont indéniablement le petit plus qui apporte à « A Paradigm Shift » des lettres de noblesse capables de lui permettre de se mesurer aux plus grosses pointures sans risquer d’avoir à en rougir et à n’en point douter, c’est la fleur au fusil et les amplis calés sur un volume conséquent que notre petit monde s’en ira conquérir à la force de ses guitares et de sa rythmique bien soudée un public qui n’attendait qu’un album au caractère aussi bien affirmé pour se remettre au rock pur et dur. Une intro instrumentale qui vous plonge instantanément dans une ambiance proche de celle du « Black Album » des Four Horsemen et quelques titres qui se durcissent au fur et à mesure que les pistes se succèdent, il n’en faut pas plus pour que l’on se sente en confiance et qu’on se laisse aller pleinement à suivre Moray Firth dans ses « Storm Room », « Think Twice » et autres « Even Death May Die ». Quoi que leur réserve l’avenir, il restera forcément quelque chose de cet album !



Par Fred DELFORGE
ZICAZIC.COM