mercredi 20 février 2008

PAVILLON 666 (fr) - 20/02/08

9/10

Il y a des journées tellement riches en surprises et bons moments qu'on voudrait qu'elles ne s'arrêtent jamais. Il y a quelques semaines, par exemple, j'eu la bonne surprise de trouver le premier album des lyonnais de Moray firth dans ma petite boite aux lettres. A peine l'enveloppe capitonnée déchirée d'une mains tremblante que cette simple petite rondelle de plastique m'emmenait de surprises en surprises...

Première surprise, le packaging. Pour ce premier album auto produit, Moray firth a vraiment soigné sa présentation avec ce superbe digipack joliment illustré, la grande classe. Après avoir précautionneusement observé l'objet sous toutes les coutures, je me décidais à enfourner le CD dans ma platine. Et là, deuxième surprise immédiate, le son. La production est époustouflante de clarté et de précision. Chaque instrument trouve sa place et bénéficie d'un espace sonore réservé pour pleinement s'exprimer. Sur cet aspect, les Moray firth ont bien retenu la leçon d'Inner lands, leur démo, dont le son avait été unanimement critiqué. Ici, les guitares sont puissantes sans envahir le spectre, la basse assure en arrière plan de façon toujours nette, la batterie est bien claquante, surtout la caisse claire et le chant surmonte le tout en toute sobriété. Même si les parties les plus agressives aurait peut être mérité d'être plus massives et compactes, avec une prod comme celle ci, impossible de louper une miette de la musique...et grâce à ça, dernière surprise, une claque même.
Le death/thrash à la fois technique et mélodique de ces 9 titres est purement jouissif. Prenant sa source aussi bien chez les groupes death technique américains comme Death pour les structures relativement complexes et le jeu recherché , que chez les formations plus mélodiques suédoise pour le travail sur les harmonies de guitares et les ambiances, Moray firth intègre à leur façon d'autres éléments qui donnent une certaine originalité à leurs morceaux. On y décèle quelques incursions heavy metal (« Of vampires and men ») et des solos qui possèdent souvent un feeling néo classique (« Dusk trial »). Ne souhaitant pas marteler du début à la fin, les lyonnais aèrent leur musique à l'aide de fréquent passages clairs et d'arpèges légers. Le chant a lui aussi bénéficié d'un énorme travail. Beaucoup critiqué sur « Inner lands », il est cette fois ci réussi, alternant les registres avec fluidité (guttural, clair, murmuré, plus thrash par moment...). S'il est néanmoins vrai que certains titres perdent en efficacité ce qu'il gagnent en complexité et aurait sans doute mérités d'être un peu moins versatiles, l'album réussit tout de même à capter l'attention jusqu'au bout et à se renouveler de titres en titres tout en restant homogène.

Non, Moray firth ne m'as pas payé pour écrire cette chro, « A paradigm shift » est tout simplement excellent. Prenant, varié, carré, c'est à mon sens l'album français de ce début d'année à ne pas louper. On devrait vite entendre parler de ce jeune groupe prometteur, je leur souhaite en tout cas.

par OCEANCLOUD

PAVILLON 666

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