mercredi 20 février 2008

ZICAZIC (fr) - 26/01/2008

Et si c’était au travers de l’autoproduction que le death metal mélodique français pouvait trouver les moyens de s’en sortir et d’aller rivaliser avec les pointures internationales ? C’est ce qu’on est en droit de se dire à la découverte du premier opus de Moray Firth, un album étonnamment mature si l’on prend en compte le passé mouvementé du combo et le continuel jeu des chaises musicales qui a ponctué son existence, tout au moins dans sa période allant de sa création en 2001 jusqu’à sa prise en main à la fin de l’année 2006 par Lionel qui joue depuis le rôle de bon samaritain chargé de soigner aux petits oignons Joe Martinez (basse et chant), Steff Mely (guitares), Guillaume Millet (guitares) et Flo Guilhen (batterie), voire même d’aller placer quelques voix quand l’envie devient trop pressante … Arrivé quatrième à la finale régionale du Tremplin Emergenza en 2007, le combo lyonnais s’est donné les moyens d’enregistrer un album à la hauteur de son talent et c’est entre leur ville et la Suède que le bébé a développé ses bronches avant de pousser son premier cri en décembre dernier !


De Moray Firth, on retiendra forcément le caractère metal très affirmé mais c’est en surtout en variant les plaisirs et en multipliant les influences que le quatuor parvient à nous mettre un genou à terre, reprenant à son compte des relents venus tour à tour de Metallica, de Paradise Lost, d’Iron Maiden et de Dream Theater et parvenant à mettre le tout en adéquation pour en arriver à une rondelle mi-trash mi-progressive dont on devient très rapidement fan. Non content d’avoir le jeu précis et particulièrement enchanteur des meilleures formations du genre, Moray Firth a en prime un chanteur digne de ce nom et ne se prive pas de lui faire mettre la main à la pâte, recueillant de ses parties tantôt lyriques tantôt gutturale des teintes multiples mais surtout très complémentaires. La production soignée et l’ordonnancement ingénieux des morceaux en diverses étapes successives sont indéniablement le petit plus qui apporte à « A Paradigm Shift » des lettres de noblesse capables de lui permettre de se mesurer aux plus grosses pointures sans risquer d’avoir à en rougir et à n’en point douter, c’est la fleur au fusil et les amplis calés sur un volume conséquent que notre petit monde s’en ira conquérir à la force de ses guitares et de sa rythmique bien soudée un public qui n’attendait qu’un album au caractère aussi bien affirmé pour se remettre au rock pur et dur. Une intro instrumentale qui vous plonge instantanément dans une ambiance proche de celle du « Black Album » des Four Horsemen et quelques titres qui se durcissent au fur et à mesure que les pistes se succèdent, il n’en faut pas plus pour que l’on se sente en confiance et qu’on se laisse aller pleinement à suivre Moray Firth dans ses « Storm Room », « Think Twice » et autres « Even Death May Die ». Quoi que leur réserve l’avenir, il restera forcément quelque chose de cet album !



Par Fred DELFORGE
ZICAZIC.COM

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